Les pays de la Région européenne de l’OMS, réunis en Hongrie à l’occasion de la Septième Conférence ministérielle sur l’environnement et la santé, ont adopté la Déclaration de Budapest qui donne la priorité à une action urgente et de grande envergure face aux défis sanitaires liés au changement climatique, à la pollution environnementale, à la perte de biodiversité et à la dégradation des sols, parallèlement au relèvement post-COVID-19 et dans le contexte de celui-ci. Afin de renforcer la capacité des pays à honorer les engagements pris dans le cadre de la déclaration, cette dernière se concentre également sur le renforcement de la gouvernance, l’investissement dans les ressources humaines et l’avancement des connaissances et des outils en faveur de la prise de mesures.
« Nous sommes proches du point de rupture avec la crise climatique et son impact dévastateur sur la santé et le bien-être dans notre Région et dans le monde – exacerbé par d’autres urgences sanitaires multiples qui se chevauchent en cette période de permacrise. Mais grâce au travail d’équipe, à l’expertise et à la volonté politique, nous avons une bonne chance – à travers la Déclaration de Budapest et les engagements qu’elle contient – de faire face à cette menace existentielle. Nous devons marcher, voire courir, ensemble sur le chemin qui nous attend – un voyage qui sera loin d’être facile, mais que nous aurions dû entreprendre il y a longtemps, » a expliqué le docteur Hans Henri P. Kluge, directeur régional de l’OMS pour l’Europe.
Dans la déclaration, les pays conviennent d’accélérer la transition vers des sociétés résilientes, équitables, durables et en bonne santé, en tenant compte des enseignements tirés de la pandémie de COVID-19. Ils cherchent à intensifier les efforts de prévention, de préparation et de détection des situations d’urgence ainsi que les interventions pour y faire face, en protégeant les populations particulièrement vulnérables. Ces actions visent à renforcer la résilience des systèmes de santé et leur capacité à résister et à répondre aux catastrophes et aux crises. En outre, les efforts visant à agir sur les déterminants environnementaux des maladies s’intensifieront.
En vue d’accélérer les transitions nécessaires à l’émergence de communautés durables, les pays auront recours à la « Feuille de route pour des populations en meilleure santé, une planète prospère et un avenir durable 2023-2030 » qui s’inscrit dans le cadre de la cette déclaration. Cette feuille de route propose une série d’actions que les États membres peuvent mener afin de réduire les incidences sanitaires du changement climatique, de la pollution environnementale et de la perte de biodiversité. Elle propose également des mesures pour renforcer la gouvernance, les ressources humaines, le financement et les connaissances en faveur de la santé et de l’environnement. La feuille de route explique pourquoi il est urgent d’agir dans un domaine donné, propose une liste d’engagements susceptibles d’être pris par les pays et suggère des interventions pour y parvenir.
La déclaration offre également aux pays la possibilité de lancer des partenariats dans le cadre du processus européen Environnement et santé, un nouveau mécanisme au sein de ce processus, afin d’accélérer la concrétisation de la vision et des engagements pris lors de la conférence ministérielle. Les partenariats rassemblent des pays et des partenaires partageant un intérêt commun pour un domaine thématique spécifique afin de travailler ensemble sur des projets conjoints, des activités de renforcement des capacités, des formations et des ateliers, l’apport d’une assistance technique, la collaboration en matière d’innovation et de recherche, et la diffusion des lignes directrices pertinentes de l’OMS.
Enfin, la Déclaration de Budapest intègre les voix et les préoccupations des jeunes, qui étaient fortement représentés à la Septième Conférence mondiale sur l’environnement et la santé, et dont le projet d’action en faveur du climat et de la santé a été intégré dans les délibérations générales.
« Il n’est pas exagéré d’affirmer que la Déclaration de Budapest et les mesures qu’elle énonce constituent une réalisation historique qui n’arrive pas trop tôt, » a déclaré le docteur Kluge. « Nous devons maintenant veiller à maintenir l’élan suscité par la Septième Conférence mondiale sur l’environnement et la santé, à nous tenir responsables et à honorer les promesses faites aux jeunes de notre Région dans les mois et les années à venir. »