Dernière modification le
Négociations intergouvernementales sur la réforme du Conseil de sécurité
New York, le 8 février 2022
Intervention de S.E. M. Olivier Maes
Ambassadeur, Représentant permanent du Luxembourg
au nom des pays du Benelux (Belgique – Pays-Bas – Luxembourg)
Madame et Monsieur les co-présidents,
Je vous remercie de me donner la parole. J’ai l’honneur d’intervenir au nom des trois pays du Benelux : la Belgique, les Pays-Bas et mon propre pays, le Luxembourg.
Nous vous remercions pour la tenue de cette première réunion des négociations intergouvernementales sur la réforme du Conseil de sécurité dans le cadre de la 76èmesession de l’Assemblée générale. Soyez assurés de notre plein soutien dans votre tâche visant à aider les Etats membres à rapprocher leurs positions, dans un esprit de dialogue et de respect mutuel, afin de faire avancer la réforme du Conseil de sécurité.
La déclaration faite à l’occasion de la célébration du 75ème anniversaire des Nations Unies, le rapport du Secrétaire général « Notre programme commun » et le Président de l’Assemblée générale dans son intervention ce matin, ont à juste titre mis en exergue l’importance de donner un nouveau souffle aux discussions sur la réforme du Conseil de sécurité, dans le cadre des efforts visant à moderniser l’ONU et à renforcer le multilatéralisme.
Dans votre lettre du 27 décembre, vous nous avez encouragés à commenter le processus des négociations intergouvernementales et à initier les délibérations sur la substance, en particulier sur la question clé de la représentation régionale.
Concernant les questions de format et de procédure des négociations, nous souhaitons réitérer qu’à nos yeux, les négociations intergouvernementales bénéficieraient d’une transparence accrue. La transparence est l’un des objectifs de la réforme du Conseil de sécurité et elle devrait aussi être l’un des principes fondateurs de ces négociations. La mémoire institutionnelle est également cruciale pour mener à bien notre tâche. Nos discussions devraient pouvoir être accessibles par webdiffusion/webcast et la documentation devrait pouvoir être regroupée sur un site web dédié, comme c’est le cas par exemple pour les travaux concernant la revitalisation de l’Assemblée générale.
La nature des négociations est continue et progressive. Nous encourageons donc les coprésidents à mettre en évidence les progrès et notamment les points sur lesquels apparaissent des convergences, selon une approche progressive. Nous soutenons votre approche qui consiste à baser nos discussions lors de cette session sur le « Co-Chairs’ Elements Paper » du 29 avril 2021 et à mettre à jour ce document à mesure que les négociations progressent. Nous espérons, en effet, que ce document pourra jeter les bases de négociations fondées sur un texte.
Madame, Monsieur les co-présidents,
Nous nous engagerons de manière constructive dans les discussions sur des questions qui n'ont pas encore débouché sur des convergences entre les positions des différents États membres. C’est le cas notamment de la représentation régionale, sur laquelle vous nous avez invités à nous pencher aujourd’hui.
Réformer le Conseil signifie rendre le Conseil plus représentatif du monde d’aujourd’hui. Les pays du Benelux se retrouvent dans l’élément de convergence selon lequel les pays en développement, en particulier les pays africains, devraient être mieux représentés au Conseil de sécurité. Comme beaucoup d’autres Etats membres, nous sommes aussi d’avis que l’élargissement du Conseil de sécurité devrait comprendre une plus grande représentation des Etats membres de petite taille et de taille moyenne, y compris les petits Etats insulaires en développement.
Réformer le Conseil de sécurité est un enjeu de taille. Adapter sa composition et son fonctionnement aux défis d’aujourd’hui est une nécessité, et en améliorant les méthodes de travail du Conseil de sécurité, nous pouvons renforcer sa transparence, sa responsabilité et sa légitimité.
Nous savons que ce n’est pas un processus facile. Nous encourageons les Etats membres à négocier de bonne foi et à essayer d’identifier de manière ciblée des points sur lesquels leurs positions pourraient converger, dans un esprit de flexibilité et de compromis.
Chers collègues,
Si chacun y met du sien, nous pouvons réformer le Conseil de sécurité et améliorer à la fois sa représentativité et son efficacité. Cela permettra de renforcer la légitimité des décisions du Conseil de sécurité et la qualité de leur mise en œuvre. C’est dans notre intérêt à tous.
Madame et Monsieur les co-présidents,
Vous pouvez compter sur notre engagement pour vous aider à faire avancer la réforme du Conseil de sécurité. C’est un chantier qui est crucial pour le renforcement de l’ONU et du multilatéralisme.
Je vous remercie.