L’OMS exhorte les dirigeants réunis à la 78e session de l’Assemblée générale des Nations Unies à New York à placer la santé pour tous au premier rang des priorités politiques et à mettre en pratique les enseignements tirés de la pandémie de COVID-19. L’appel de l’OMS intervient à un moment où se multiplient les crises humanitaires et climatiques qui menacent la vie et les moyens de subsistance d’habitants du monde entier.
L’OMS lance cet appel à progresser plus vite dans la réalisation des cibles sanitaires juste avant le Sommet sur les objectifs de développement durable (Sommet sur les ODD) et un nombre sans précédent de réunions de haut niveau consacrées à la santé à l’Assemblée générale des Nations Unies, et plus précisément aux efforts déployés pour renforcer la prévention, la préparation et la riposte face aux pandémies, instaurer la couverture sanitaire universelle (CSU) et mettre fin à la tuberculose.
Ainsi réunis pour prendre des engagements autour de ces trois grands enjeux sanitaires, les responsables gouvernementaux ont l’occasion de prouver que la santé est un investissement, et non un coût, et qu’elle est déterminante pour la prospérité et la résilience des familles, des sociétés et des économies.
« Si la COVID-19 nous a appris une chose, c’est que lorsque la santé est en danger, tout est en danger », a déclaré le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS. « La pandémie a provoqué de gigantesques bouleversements économiques, sociaux et politiques, et elle a stoppé la progression, voire entraîné un recul, par rapport aux cibles qui concernent la santé dans les objectifs de développement durable. L’Assemblée générale des Nations Unies offre l’occasion aux dirigeants mondiaux de montrer qu’ils ont retenu les leçons douloureuses de la pandémie et de prendre des mesures concrètes en faveur d’un monde plus sain, plus sûr et plus juste pour tous. »
La mortalité infantile et maternelle a cessé de baisser (dans certaines régions, les taux ont même augmenté) et les progrès de la lutte contre les maladies infectieuses comme le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme ont ralenti. De nombreuses régions du monde constatent également un recul dans le domaine de santé sexuelle et reproductive et des droits connexes. L’accès aux traitements d’importance vitale est inégal à travers le monde et des millions de personnes ne peuvent obtenir ou n’ont pas les moyens de payer les soins dont elles ont besoin. Les maladies non transmissibles et les troubles mentaux, qui sont à l’origine de plus de 70 % des décès à l’échelle mondiale, menacent le développement social et économique partout dans le monde. Pourtant, les nouvelles technologies et l’engagement renouvelé en faveur de l’équité et du partage, après la pandémie, sont des évolutions positives.
« Les problèmes de santé privent les individus, les familles, les communautés et des nations entières de la possibilité de se développer et de prospérer », a déclaré le Dr Tedros. « Le fait que des milliards de personnes n’aient pas accès matériellement ou financièrement aux services de santé essentiels les expose à la pauvreté, à des maladies que l’on peut facilement éviter et traiter comme la tuberculose, et aux conséquences des futures épidémies et pandémies. En cette soixante-quinzième année d’existence de l’OMS, nous rappelons à l’ensemble du monde ce que ses fondateurs ont affirmé : que la santé n’est pas seulement un droit humain fondamental, mais aussi le fondement de sociétés sûres, pacifiques et prospères. »
Le Dr Tedros dirigera la délégation de l’OMS à l’Assemblée générale des Nations Unies et, avec les hauts dirigeants, participera à des réunions de haut niveau ainsi qu’à plusieurs autres événements, notamment la sortie d’un nouveau rapport mondial de suivi de la CSU.
De la parole aux actes
La manifestation De la parole aux actes (en anglais) organisée par l’OMS le 17 septembre à Central Park à New York donnera le coup d’envoi de la 78e Assemblée générale des Nations Unies. Visant à promouvoir la santé physique et mentale, elle marquera également le soixante-quinzième anniversaire de l’OMS. Commençant à 7 heures (heure d’été de New York), cette manifestation sera ouverte à tous ceux qui souhaitent parcourir une distance d’environ 6,5 km en courant, en marchant ou en fauteuil roulant. Parmi les artistes et les intervenants figureront la légende du hip-hop Doug E. Fresh, Kim Sledge du groupe primé Sister Sledge, la danseuse de renommée mondiale et militante pour le développement Sherrie Silver, Ricky Kej, trois fois lauréat d’un Grammy Award, le Global Scrub Choir, chorale formée par des agents de santé, l’Ambassadrice de bonne volonté de l’OMS Cynthia Germanotta et l’ancien champion du monde de marathon Paul Tergat.
Réunions de haut niveau et Sommet sur les ODD
Lors du Sommet sur les ODD qui aura lieu les 18 et 19 septembre, les chefs d’État et de gouvernement feront le point sur les progrès accomplis à mi-parcours avant l’échéance de 2030 et dans le contexte des nombreuses crises mondiales, y compris par rapport à l’ODD 3, qui consiste à permettre à tous de vivre en bonne santé et à promouvoir le bien-être de tous.
Le 20 septembre, la réunion de haut niveau sur la prévention, la préparation et la riposte face aux pandémies (en anglais) offrira une tribune aux États Membres pour discuter des moyens de prévenir et de se préparer aux pandémies et à leurs conséquences sanitaires, sociales et économiques, en faisant appel à tous les secteurs étatiques. Il en résultera une déclaration visant à mobiliser la volonté politique nécessaire au niveau national, régional et international. Deux discussions de groupe seront organisées pendant la réunion sur les moyens de garantir l’équité grâce à la gouvernance et à la responsabilisation, et sur la façon de renforcer les capacités et de mobiliser rapidement des financements et des investissements durables et innovants.
La réunion de haut niveau sur la couverture sanitaire universelle du 21 septembre rassemblera les pays et les parties prenantes en vue d’instaurer plus rapidement la santé pour tous. Les discussions consisteront notamment à faire le point sur la mise en œuvre de la Déclaration politique de 2019, à recenser les lacunes et à trouver des solutions pour instaurer la couverture sanitaire universelle d’ici 2030.
Le 22 septembre, la réunion de haut niveau sur la lutte contre la tuberculose déterminera dans quelle mesure ont été réalisés les objectifs de lutte contre la tuberculose énoncés dans la Déclaration politique de 2018 issue de la première réunion de haut niveau de l’Assemblée générale sur la tuberculose. Les parties prenantes recenseront les lacunes et proposeront des solutions pour progresser plus vite dans l’éradication de l’épidémie de tuberculose d’ici 2030 et garantir un accès équitable à la prévention, au dépistage, au traitement et aux soins.